Diantre, quel été !

Je vous en avais déjà un peu parlé en juillet, force est de constater que cette année n’est vraiment pas de tout repos.

Pour être franc, le 1er bilan est que la qualité que nous rencontrions à l’accoutumé en Amérique du Nord est en légère baisse. Bien sûr que cela reste de bon niveau, mais lorsque l’on est habitué au top, le fléchissement se ressent. Ainsi, certains hôtels, généralement les plus reculés, ceux que nous allons chercher lors de nos road trip les plus lointains, accusent le coup. Parfois fermés pendant deux ans, le redémarrage est lent et les traces de ces fermetures visibles. Mais cette année restera marquée dans nos mémoires par la qualité des motos qui aura exigé de notre organisation un suivi et un travail hors norme !

Alors à qui la faute si certains d’entre vous, n’ont pas été doté du véhicule qu’ils souhaitaient ou si celui-ci n’avait pas le niveau de qualité que nous sommes en droit d’attendre ?

Au loueur avant toute chose et à West Forever qui l’a choisi bien sûr. Je commence volontairement ainsi car loin de moi la volonté de nous dédouaner de cette responsabilité. Le choix des prestataires est notre mission et vous nous faites confiance pour notre pertinence à faire les bons choix. Il me semble cependant important que chacun comprenne la réalité du marché de la location de motos aux USA (et au Canada).

Jusqu’en 2017, nous faisions appel à une demi-douzaine de loueurs rien qu’en Amérique du Nord pour répondre à nos besoins. Suite à l’accord passé entre EagleRider et Harley-Davidson pour la location de Harley, nous avons perdu tous nos loueurs et avons réalisé notre saison avec un seul acteur. Sans surprise, celui-ci a non seulement augmenté brutalement ses prix, mais il nous a proposé une année assez moyenne en termes de qualité de service. Cela nous a conforté dans notre vieille croyance : le monopole n’est pas bon pour le client final, c’est-à-dire pour vous !

Nous avons donc initié dès 2018 une relation avec un tout nouveau loueur, et par notre business, nous l’avons encouragé à se développer afin que nous disposions d’une alternative sur le marché. Car oui, 4 ans plus tard, nous en sommes toujours là, il n’y a que deux loueurs nationaux de motos sur le marché des États-Unis d’Amérique ! A nous donc de jongler de l’un à l’autre en fonction de la qualité proposée. Comme pour toute prestation de service, un loueur peut être efficace sur une ville de départ et beaucoup moins sur une autre. La qualité des hommes qui y travaillent fait la qualité des motos et comme je vous l’ai indiqué récemment, des hommes, de la main d’œuvre, s’apparente aux USA en ce moment à une quête du Graal !

 

A cette réalité déjà compliquée s’est ajoutée une actualité que vous connaissez tous : les difficultés d’approvisionnement en composants des fabricants auto/moto. Enfin, « last but not least » comme disent nos amis outre atlantique, les difficultés toutes particulières que traverse Harley-Davidson et le changement de stratégie visant à créer de la rareté pour augmenter les tarifs, a apporté une touche finale au tableau ! Constituer une flotte de motos de location est ainsi devenu une gageure. Trop peu de motos neuves sortent des chaines de production, les prix du marché de l’occasion se sont envolés et les pièces détachées permettant un bon entretien des motos se font rares !

Cette année de reprise aura donc été compliquée sur certaines villes de départ et nous impose de revoir notre copie. C’est ainsi le cas à Salt Lake City et à La Nouvelle Orléans. De façon générale à chaque fois que nous avons eu besoin de nous faire livrer des motos, le résultat n’aura pas été à la hauteur.

Alors à quoi faut-il s’attendre en 2023 ?

A du mieux nécessairement !
Tout d’abord car nous allons tirer enseignement de cette année et modifier certains de nos choix sur la base de ce que nous avons pu observer en cette année de reprise. De leur côté, les loueurs vont profiter du temps qui leur est donné pour continuer à mieux se structurer, à recruter, et à bichonner leur flotte de véhicules. Car la demande est bien là, plus forte que jamais. Il est probable en revanche, sans changement de rythme des chaines de production Harley-Davidson, que nous aurons sensiblement moins de motos neuves que par le passé. Il est aussi attendu qu’Indian et peut être même BMW avec sa R18, fassent une entrée plus large dans les parcs des loueurs.

Les quelques hôtels qui nous auront déçu cette année seront eux remplacés et des programmes de travaux sont déjà annoncés. Nous sommes tout de même aux USA et tout va toujours très vite sur ces terres 😊

Tout cela va-t-il gâter votre plaisir ? Je ne le pense pas si vous intégrez ces données nouvelles et que votre exigence se situe au niveau de la réalité du marché. Le plaisir de nos voyages reste de traverser des paysages sublimes la tête au vent et les yeux dans les étoiles. La qualité de service proposée par les USA reste celle d’un pays développé, rassurez-vous. La COVID a cependant modifié les règles du marché et je préfère partager cette réalité avec vous.

Les aléas de cette année auront néanmoins démontré toute la pertinence de notre organisation sur le terrain. Les remorques qui accompagnent chacun de nos tours ont démontrées qu’elles étaient indispensables. Elles ont permis en remorquant les motos de continuer le voyage tout en recherchant une solution rapide. Nos guides et nos équipes support tant aux USA qu’en France n’ont pas compté leurs heures pour rechercher et contacter sans relâche tous les interlocuteurs susceptibles d’intervenir rapidement. Si tout cela vous semble très évident, je vous invite à bien vous renseigner sur le mode opératoire de nos confrères, vous pourriez être surpris !

L’été n’est pas fini, la saison américaine non plus, alors profitez bien des journées de moto sous le soleil. Rappelez-vous que la Nouvelle Zélande, l’Afrique du Sud et l’Australie proposent encore quelques places en cette fin d’année et que pour les avoir parcourus ce sont des destinations inoubliables.

Bien à vous

Fabien Baranès